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L’écriture des juristes, un « modèle » d’action de l’écriture ? (XVIe-XVIIIe siècles)

Colloque organisé par Laurence Giavarini (Université de Bourgogne - Centre Georges Chevrier) à l’Université de Bourgogne, Amphithéâtre Bianquis, les 9 et 10 avril 2009

mardi 7 avril 2009, par Blandine Perona

Organisatrice : Laurence Giavarini (uB - CGC)

Contact : Centre Georges Chevrier, UMR 5605 : Centre-Georges-Chevrier@u-bourgogne.fr

Université de Bourgogne, 4 bd Gabriel - 21000 DIJON - France

Tél. : 33 (0)3.80.39.53.52

http://tristan.u-bourgogne.fr/CGC.html

mail : Centre-Georges.Chevrier@u-bourgogne.fr

Ce colloque s’adresse à des historiens du droit, des historiens de l’Ancien Régime et des littéraires. Comme le montrent les ouvrages que nous mettrons en regard en guise de sollicitation pour une recherche commune, il nécessite en effet la rencontre des travaux de différentes disciplines.Dans un livre récent, Écrire les coutumes. Les droits seigneuriaux en France (PUF, « Le nœud gordien », Colloque : 2006), Martine Grinberg montre les conséquences de la mise en écrit des coutumes, en France, à partir du milieu du XVe siècle, sur le contenu du droit, la production de la norme juridique, l’autorité des droits seigneuriaux. Elle attire ainsi l’attention, en amont de ce que l’histoire du livre a pu dire de l’histoire du droit, sur le pouvoir
propre de la « mise en écrit » et l’action même de l’écriture dans la constitution du droit.

Une autre perspective sur les rapports de l’écriture et du droit est celle qui inscrit l’écriture dans la continuité des pratiques sociales d’un seul individu. Les rapports entre Montaigne magistrat et l’auteur des Essais ont été mis en évidence par les travaux d’André Tournon dans un sens qui intéresse notre réflexion. Ils montrent en effet comment la forme même de l’essai est issue des formes de la glose juridique, discours et citations notamment, et donc d’un type spécifique
de production – ou de mise à distance– de l’autorité (La Glose et l’essai, 2000). Ils inscrivent ainsi la pratique de l’essai et son mode d’accroissement perpétuel dans une certaine conception du magistrat, qui en fait « un simple adjuvant des régulations spontanées du corps civique, non le représentant d’une autorité supérieure ».

Ces deux ouvrages posent ainsi plusieurs questions : quel est le rapport existant entre une formation professionnelle (culturelle, intellectuelle) et l’écriture ? Quel est celui que l’on peut établir entre la mise en écrit d’une règle, d’un jugement, et la production d’une forme ? C’est donc cet objet, l’écriture, que nous voudrions proposer à la réflexion à partir de ce cas particulier qu’est l’écriture des juristes et des magistrats, pour tenter de réfléchir aux rapports possibles entre
cette expérience singulière (et l’éventuel sens de l’écriture qu’elle met en évidence) et la question plus large de l’action d’écriture, ou de l’écriture comme action. Dans quelle mesure l’écriture du droit peut-elle constituer un « modèle » (pour l’historien de la littérature) des pouvoirs de la mise en écrit, ou de l’écriture, en particulier dans le cas des lettres ou des belles-lettres ? Qu’en est-il du rapport effectif, factuel, que
l’on peut établir entre différentes pratiques sociales de l’écrit chez des juristes ou des magistrats dans la période concernée, autour de ce premier XVIIe siècle où sont mis en place les moyens d’institutionnalisation de l’activité lettrée ?

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