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(Ré)éditer les classiques (Moyen-Âge ‒ XXIe siècle).

Appel à contribution expirant le 15 février 2012.

jeudi 2 février 2012, par Guillaume Berthon

Appel à contribution pour l’ouvrage collectif à paraître chez Orizons
dans la série « Culture des médias » dirigée par Anne Réach-Ngô (Université de Haute-Alsace, ILLE).

Date-limite de remise des propositions : 15 février 2012
Date-limite de remise des articles acceptés : 31 décembre 2012

En s’intéressant aux ouvrages que l’on peut qualifier de « classiques » et aux pratiques
de publication qui leur sont propres, cet ouvrage collectif voudrait susciter une réflexion sur le
rapport de l’édition et de la librairie à la patrimonialisation des œuvres et à l’institution
littéraire. Si l’on peut admettre assez facilement que l’intervention éditoriale, lors de la mise en
livre et de la diffusion des textes, contribue à informer le lecteur sur la nature du produit qui lui
est soumis, il peut être intéressant de s’interroger sur la part à accorder aux procédés éditoriaux
dans le succès de certaines œuvres et plus précisément au phénomène de « classicisation », que
l’on peut définir comme la reconnaissance de la participation d’une œuvre à l’histoire littéraire
et son intégration à un Panthéon érigé par les institutions, les circuits marchands, la doxa, etc.
Procédant à la consécration de certains « textes-phares » ou d’auteurs reconnus comme des
« autorités », l’édition et la libraire participent par des moyens qui lui sont propres à la
détermination de la « valeur » de l’œuvre. C’est à ces divers moyens de promotion de la
littérature, qui vont de la présentation matérielle du livre aux stratégies de vente de l’œuvre
ainsi qu’à la marketisation de l’auteur, que l’on s’intéressa ici en explorant les trois champs de
réflexion suivants :

1. De l’œuvre au « classique » : procédés éditoriaux de consécration

On s’intéressera aux moyens par lesquels l’acte de publication et les stratégies de vente
contribuent à consacrer certaines œuvres et à en faire des classiques : étude des critères qui
concourent à la sélection des œuvres, procédés d’intitulation du texte et de construction de
l’image d’auteur, discours péritextuels et épitextuels visant à faire la promotion de l’œuvre,
procédés de présentation matérielle de l’ouvrage tels le choix du format, la qualité de
l’ouvrage, l’appartenance à une collection, la présentation de l’ouvrage en œuvre intégrale ou
en extraits, etc…

Seront privilégiées les contributions examinant un vaste corpus d’un point de vue
synchronique ou diachronique, visant à mettre en valeur l’émergence, au sein d’un contexte
éditorial précis, d’œuvres destinées au statut de « classique ». On cherchera notamment à
mettre en valeur comment un tel procédé de consécration, qui relève de la singularisation, peut
venir s’inscrire au sein de stratégies de publication et de diffusion conditionnant la réception de
l’œuvre au point d’en déterminer parfois les conditions mêmes de production.

2. Le devenir des classiques : procédés de canonisation et de réactualisation éditoriales

Il s’agira également de se demander comment une œuvre qui accède à la consécration
et se voit ainsi canonisée est dans le même temps reformulée, réécrite, réactualisée en fonction
des divers publics et finalités auxquels elle est destinée. En somme, dans quelle mesure le
procédé de classicisation, qui vise à donner une même œuvre, estimée justement pour sa
singularité, à des publics-cibles différents, souligne-t-il l’adaptabilité de l’œuvre à ses divers
lectorats ?

On étudiera notamment les stratégies éditoriales qui visent à perpétuer le succès des
œuvres élues : révisions textuelles, modernisation orthographique, intégration à des
anthologies, à des manuels scolaires, produits dérivés… On s’intéressera également aux
différentes stratégies marchandes qui visent à déterminer des publics-cibles bien différenciés :
spécialistes, public « éclairé », grand public, public scolaire… On envisagera aussi le rôle des
institutions (école, université), de la presse mais aussi de la réception du public dans la
canonisation des classiques.

3. La classicisation anticipée des textes : du classique au best-seller

On examinera enfin les pratiques de classicisation éditoriale qui relèvent de l’art
d’anticiper sur l’intégration d’un ouvrage aux « classiques ». Dans cette perspective, le
classique n’est plus un livre qui fait consensus ; c’est le consensus (son succès, par exemple),
qui fait le classique, suivant un procédé d’inversion chronologique (la canonisation intervient
avant la publication du texte).

On s’intéressera alors au processus même de la classicisation éditoriale et aux procédés
marketing qui permettent à l’éditeur de positionner l’ouvrage contemporain qu’il publie
comme un classique, dès sa parution. On pourra aussi s’interroger sur les adaptations qu’une
telle conception du produit « classique » impose aux stratégies auctoriales. On pourra encore
réfléchir à la portée d’une classicisation publicitaire des œuvres par le biais de l’illustration, de
la couverture, des jeux de collection et de tout le protocole commercial qui vise à assurer la
diffusion et la vente du classique devenu best-seller.

Les propositions de contributions sont à envoyer à <anne.reach-ngo@uha.fr> avant le
15 février 2012, accompagnées d’un titre et d’un résumé, des coordonnées postales et
institutionnelles de leur auteur ainsi que d’une brève présentation biobibliographique. Les
articles acceptés (à la fin du mois de janvier) seront à rendre pour le 31 décembre 2012 au plus
tard et ne dépasseront pas les 40 000 caractères, espaces compris.

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