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Le sermon et la mort : discours et pratiques en France et en Angleterre, XVIe-XVIIe siècles.

Montpellier, 8-9-10 février 2012.

lundi 6 février 2012, par Guillaume Berthon

Prêcher la mort aux vivants ne saurait être affaire de rhétorique seulement. De fait, les enjeux théologiques et anthropologiques sont de taille, et le lien entre le sermon et la mort s’envisage à la croisée de diverses tensions : confessionnelles, doctrinales, génériques, géographiques, ou encore rituelles. Le sermon traitant de la mort, ou prenant appui sur la mort (sermon funèbre ou sermon pour jour de deuil) apparaît comme l’un de ces lieux privilégiés où se cristallisent les frontières entre l’orthodoxie et l’hétérodoxie. Se fondant sur une approche pluridisciplinaire et comparative (théologie, histoire des mentalités, histoire des idées religieuses, histoire littéraire), ce colloque se présente comme une enquête géographique et confessionnelle sur la prédication chrétienne autour de la mort en France et en Angleterre au XVIe et au XVIIe siècles.

Il s’agira d’étudier le sermon non seulement comme un texte imprimé mais aussi comme un acte public, un discours prononcé devant et pour une assemblée, et donc une performance mettant en présence des acteurs du corps religieux et social. Dans cette perspective, le colloque ne se concentrera pas prioritairement sur les illustres prédicateurs qui ont porté le genre de l’oraison ou du sermon funèbre à un degré d’élaboration que la postérité a érigé en modèle du genre. Il s’attachera à accorder une place de choix aux prédicateurs moins connus qui nous permettent d’accéder au genre dans sa pratique la plus courante et la plus ordinaire. L’étude pourra porter aussi bien sur des recueils complets que sur des sermons isolés, prononcés à l’occasion d’un événement précis de l’histoire collective (morts illustres, comme peut l’être celle de tel grand personnage du royaume ou de l’Église) ou individuelle (mort d’un proche parent, d’un enfant) ; mais on pourra aussi s’intéresser à la place accordée aux sermons sur la mort dans les traités de rhétorique et d’éloquence de la chaire en usage à cette époque.

Dans tous les cas, on lira le sermon comme un discours qui fait événement en prenant en considération l’articulation entre texte et contexte, et dans ce cadre on pourra se pencher par exemple sur les aspects suivants :

- la fabrique du sermon, en particulier le choix du support biblique comme point d’appui du sermon et la façon dont les références bibliques s’entrecroisent à d’autres (modèles, figures, types, lieux communs) ;

- l’utilisation du sermon comme lieu de controverse théologique et doctrinale ;

- la réception et le retentissement de ces sermons, ainsi que le choix du public : public de Cour, de paroisse, de lecteurs, etc.

- l’iconographie des frontispices ou gravures à l’intérieur des recueils de sermons.

Le programme détaillé, ainsi que les résumés des interventions et les détails pratiques sont disponibles à l’adresse suivante :
http://preachingdeath.wordpress.com/

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