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Le vocabulaire du livre et de l’imprimerie à la Renaissance.

Appel à contributions expirant le 1er novembre 2013.

lundi 15 juillet 2013, par Guillaume Berthon

Appel à contributions pour le numéro 17 du Français préclassique

Technique d’atelier, l’imprimerie, née en territoire germanique, s’est probablement forgée
son lexique dans la langue vernaculaire allemande : nous n’avons paradoxalement que peu ou
pas de traces du lexique de l’imprimerie dans ses premiers temps et ses premiers essais, c’est à
dire de la dénomination de la presse, du matériel de composition, des ouvriers, des acteurs de
cette technique nouvelle. On peut supposer, au vu de la suite et des premiers textes latins qui
la désignent à ses tout débuts, qu’elle s’est d’abord construite par métaphore et périphrase ;
mais on peut se demander aussi quels processus, quels textes, ont permis de fixer peu à peu
une terminologie dont l’usage dépasse largement le jargon technique.

Le vocabulaire français de l’imprimerie et du livre à la Renaissance relève de plusieurs
champs et peut s’explorer sur plusieurs pistes :

- la constitution et l’identification des termes : quels mots pour quelles réalités ? Y a-t-il constitution d’un lexique latin de l’imprimerie et de ses techniques qui transcende les langues vernaculaires et que se partagent les grands imprimeurs européens, qui forment une communauté humaniste [1] ? À partir de quels modèles les termes du livre et de l’imprimerie entrent-ils dans la langue ? Par décalque du vernaculaire d’origine ? Par le latin qui uniformise les métaphores notamment vers les divers vernaculaires ? Le champ sémantique antérieur des mots du livre et du texte est-il affecté par l’arrivée de l’imprimé ?
- L’exploration des textes techniques : les paratextes qui évoquent l’imprimé (le livre, le texte, la page, diacritiques, ponctuation, outils du travail d’imprimerie) et ses acteurs (ouvriers, auteurs, libraires, imprimeurs, lecteurs) permettent-ils de fixer un corpus, sont-ils unanimes et/ou univoques, peut-on déceler une terminologie stable, ou des variantes dues à des écarts de pratique, de lieux, une évolution en diachronie ?
- L’exploration des textes littéraires ou savants : comment est évoquée la nouvelle
technique ? Qui des acteurs du livre apparaît dans les textes littéraires, sous quels noms ? Ces textes sont-ils ceux qui répandent la terminologie technique vers un vaste lectorat ? À quel moment, ou comment, passe -t-on d’un vocabulaire de mecanici spécialistes à un vocabulaire largement pratiqué et actif ? Comment se fait la partition entre des termes généraux qui s’ancrent dans le commun de la langue, et d’autres qui restent attachés à la seule langue technique ?
- L’exploration des lexiques : lesquels, et à partir de quelle date, entérinent les termes de l’imprimé [2] ? Comment consignent-ils les termes nouveaux ?

Ces pistes pourront être exploitées sur des ensembles de textes larges, ou pour des études
ponctuelles relevant de l’usage d’un auteur. Les phénomènes de métaphore, métonymie,
transfert notamment, pourront être suivis sur toute la période allant des débuts de l’imprimerie
jusqu’à la fin du XVIe siècle, à travers éventuellement des parallèles avec d’autres vernaculaires
et le latin.

Bibliographie récente d’histoire du livre

BARBIER, Frédéric, Histoire du livre, Paris, Colin, 2000.
BARBIER, Frédéric, L’Europe de Gutenberg, Paris, Belin, 2006.
CHARTIER, Roger, Culture écrite et société, l’ordre des livres et l’invention de la modernité,
XIVe – XVIIIe siècle
, Paris, A. Michel, 1996.
ROUDAUT, François, Le livre au XVIe siècle, Éléments de bibliologie matérielle et d’histoire,
Paris, Champion, 2002.
WOLF, Lothar, Terminologische Untersuchungen zur Einführung des Buchdrucks im
französischer Sprachgebiet
, Tübingen, Max Niemeyer Verlag, 1979.

Consignes typographiques : feuille de styles à suivre impérativement, téléchargeable sur
http://recherche.univ-lyon2.fr/grac/rubrique-72-Le-Francais-preclassique-1500-1650-CELL.html

Calendrier :

- 1er novembre 2013 : date limite de réception des propositions d’articles
- 1er décembre 2013 : sélection des articles et réponse aux auteurs
- 1er juin 2014 : date limite d’envoi des articles au comité de lecture
- 1er septembre 2014 : retour des articles aux auteurs, avec commentaires du comité
- 1er octobre 2014 : envoi de la version définitive des articles à l’imprimeur
- automne 2015 : parution du numéro 17

Contacts :

Philippe Selosse, directeur de la revue
Marthe Paquant, secrétaire de rédaction

P.-S.

Illustration : Presses, détail, 1568 (source : Wikimedia Commons).

Notes

[1Cf. Ren Hoven, Lexique de la Prose Latine de la Renaissance, E.J. Brill, 1994, qui permet de constituer un
relevé très riche dans ce domaine, avec de nombreux néologismes formés à partir du grec ou du latin.

[2Cf. par exemple, la version augmentée du Dictionnaire françois-latin de Robert Estienne par Jean Thierry
(1564), reposant sur Estienne (1549), qui enregistre Imprimer, Imprimere, Excudere et Imprimeur, Excusor, Librarius, Typographus.

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