Colloque - le Métayage en Europe à l’époque moderne et contemporaine

L’université de Rennes 2 organise les 8 et 10 novembre 2007 un colloque sur le métayage eu Europe, qui consacre plusieurs communications au XVIe siècle. Le programme est disponible sur le site de l’université

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L’équipe du Cerhio (Centre de recherches historiques de l’ouest / CNRS université Rennes 2, UFR sciences sociales) organise, du 8 au 10 novembre 2007 à l’Université Rennes 2, un colloque sur le thème "Le métayage en Europe à l’époque moderne et contemporaine". Cette manifestation scientifique est organisée en collaboration avec le Groupe de recherches pour l’histoire économique et sociale des campagnes, XVe-XXe s. (CNRS-EHESS Paris).

Le métayage est un type de contrat agraire qui associe un propriétaire et un
exploitant. Le propriétaire fournit l’outil de travail - la terre, parfois le cheptel, l’outillage... - et l’exploitant le travail. Les profits sont partagés entre le propriétaire et le locataire, chacun ayant grossièrement la moitié des récoltes. Les versements du métayer se font en nature et sont donc proportionnels à ce qu’il récolte chaque année. Cette définition très générale du métayage comporte évidemment d’infinies variantes qui font au métayer un sort plus ou moins enviable. Le but de ce colloque est de tenter d’apprécier, dans les différentes régions de l’Europe et aux différentes époques où ce contrat a existé, le statut du métayer. Parlera-ton d’une association entre un propriétaire et un exploitant pour la gestion la plus efficace d’une terre ? Ou bien dira-t-on que le métayer est le paysan le plus cruellement soumis à un maître qui contrôle tout sur l’exploitation et qui obtient au final beaucoup plus que la moitié de la production ?

La problématique de ce colloque prend sa source dans l’historiographie française qui a donné au métayage une fort mauvaise réputation. Réputé archaïque et routinier, ce mode de faire-valoir a essuyé depuis la fin du XVIIIe siècle les critiques des physiocrates, des agronomes, des historiens. Il a été tenu pour responsable non seulement de la lenteur de la modernisation du monde rural mais aussi de la domination politique des paysans, assujettis à des notables conservateurs. Le but du colloque n’est pas de traiter du métayage en France (les communications sur la France seront volontairement limitées) : il est d’interroger les historiens des autres pays européens sur la question du métayage afin que des remarques comparatives nous amènent, éventuellement, à reconsidérer notre manière d’interpréter ce phénomène. L’enjeu est, au-delà des aspects proprement juridiques du contrat, de
contribuer à une meilleure compréhension des rapports sociaux dans les sociétés rurales. La question est particulièrement importante dans les sociétés de l’Ouest de la France qui ont connu une diffusion certaine mais très inégale de ce type de contrat.

En France, la vision noire du métayage domine largement, tant dans le champ
agronomique qu’historiographique. Tenu pour un mode de faire-valoir routinier et par là même archaïque, il a, depuis le XVIIIe siècle, essuyé les critiques des économistes, des agronomes puis des historiens. Egalement considéré comme l’instrument de perpétuation du pouvoir des notables conservateurs, il est resté synonyme d’assujettissement social et donc politique. À l’inverse du fermage et du faire-valoir direct, le métayage aurait donc été un frein à la modernisation des campagnes et à l’indépendance paysanne. Sans doute est-ce pour cela que le métayage reste le parent pauvre des études historiques rurales.

Le colloque se propose de revoir ces idées à la lumière d’études récentes ou en
cours, de chercher s’il s’agit ici d’une spécificité française ou si d’autres pays de métayage ont cette même analyse. L’objectif du colloque est donc double : il s’agira d’interroger à la fois les différentes pratiques du métayage et l’historiographie qui a dominé sur le sujet dans les différents pays concernés par la question. Il sera envisagé, soit ou bien à la fois, la réalité du métayage dans différents pays européens (formes du contrat, mesure du phénomène, aspects économiques et sociaux) et aussi la manière dont a été interprété ce type de contrat par les agronomes, les politiques et les historiens aux différentes époques."