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Régicides en Europe du XVe au XIXe siècle.
Appel à communication expirant le 30 avril 2009
jeudi 19 février 2009, par
A l’occasion du quatrième centenaire de la mort d’henri IV, la société Henri IV en partenariat avec l’université de Pau et des Pays de l’Adour, l’université Montaigne Bordeaux-III et le musée national du château de Pau organise un colloque international sur le thème des régicides en Europe du XVe au XIXe siècle.
Le colloque se tiendra à Pau les 17, 18 et 19 juin 2010.
COMITE SCIENTIFIQUE :
Jean-Pierre BABELON, membre de l’Institut, président d’honneur de la Société Henri IV
Bernard BARBICHE, professeur émérite à l’École nationale des Chartes, vice-président de la Société Henri IV
Lucien BELY, professeur d’histoire moderne à l’Université de Paris IV–Sorbonne
Yves-Marie BERCE, membre de l’Institut, professeur émérite d’histoire moderne à l’université de Paris IV-Sorbonne
David BUISSERET, Honorary Professor in Southwestern Studies and the History of Cartography at the University of Texas at Arlington
Hélène CARRERE d’ENCAUSSE, secrétaire perpétuel de l’Académie française
Philippe CHAREYRE, professeur d’histoire moderne à l’Université de Pau et des pays de l’Adour
Jean-Marie CONSTANT, professeur émérite à l’Université du Maine
Anne-Marie COCULA, professeur émérite à l’Université Michel de Montaigne, Bordeaux-III
Hugues DAUSSY, maître de conférences en histoire moderne à l’Université du Maine
Christian DESPLAT, professeur émérite à l’Université de Pau et des pays de l’Adour
Mark GREENGRASS, professeur d’histoire moderne à l’université de Sheffield, Angleterre
Arlette JOUANNA, professeur émérite à l’Université Paul Valéry, Montpellier-III
Michel MAGNIEN, professeur de littérature française de la Renaissance à l’Université Paris-III-Sorbonne Nouvelle
Paul MIRONNEAU, directeur du musée national du château de Pau
Isabelle PEBAY-CLOTTES, conservateur en chef au musée national du château de Pau
Jacques PEROT, conservateur général du patrimoine, président de la Société Henri IV
Mario TURCHETTI, professeur d’histoire moderne à l’Université de Fribourg, Suisse
Organisé à l’occasion du quadricentenaire de l’assassinat d’Henri IV par Ravaillac le 14 mai 1610, ce colloque pluri-disciplinaire a pour ambition de sortir du cadre strict de cette commémoration et de poser la question du régicide dans des perspectives élargies, sur les plans tant chronologique, que géographique ou institutionnel.
Il s’agit en effet de dépasser le contexte spécifique de la fin des guerres de Religion (sans l’exclure pour autant) et d’étendre les problématiques du régicide à l’ensemble des monarchies européennes ainsi qu’à de nouvelles formes de pouvoir, quelles soient princières comme celles qui fleurissent et s’affirment non sans controverses dans les Etats-cités de l’Italie du XVe siècle, ou républicaines, puisque cette approche délibérément étendue englobe jusqu’aux attentats commis sur la personne d’un chef d’Etat qui n’est plus un monarque (ainsi dans la France de la IIIe République).
Cette acception du régicide –et des nombreuses tentatives non abouties qui peuvent s’y rattacher- doit encore se comprendre sur un plan théorique. Dans ce domaine, la pensée aristotélicienne nourrit pour longtemps la réflexion sur le tyrannicide. Mais la théorie comme l’expérience des faits inciteront à préciser les termes d’un débat sous l’effet d’événements retentissants comme le meurtre du roi Richard en Angleterre en 1400 ou celui du duc d’Orléans en 1407. Telles sont les circonstances qui constituent le point de départ du sujet proposé.
Si la réflexion semble s’intensifier en France au cours des guerres de Religion - notamment lorsque la politique suivie par Henri III est tenue par la Ligue comme portant une souillure définitive à la vision religieuse du royaume -, l’argumentation relative au tyrannicide ainsi que la doctrine tendant à réprimer le régicide sont appelées par la suite à s’enrichir d’apports théologiques, juridiques et politiques mais aussi de représentations contrastées (ainsi dans le théâtre de Shakespeare).
Cette enquête sur le régicide mérite enfin de trouver son prolongement dans les arts en général, et notamment à travers leur fonction officielle de consolidation et de représentation d’un ordre ou d’un projet politique.
Les quelques suggestions qui suivent pourront être prises en compte dans l’énoncé des propositions de communications.
1. Deux questions préliminaires mais essentielles doivent être posées :
– Du tyrannicide et du régicide
– De l’usage de la violence, individuelle ou collective.
Ces questions à caractère tout d’abord théorique portent non seulement sur l’appréciation du geste mais encore sur sa nature, sa judiciarisation, voire sur la teneur religieuse dont il peut s’être chargé, qu’il soit encadré ou non par une ou plusieurs autorités spirituelles.
Pour les juristes et pour les juges, les circonstances de l’acte pourront influer sur la qualification du fait et sur le châtiment qui sera réservé à son ou ses auteurs. Il convient en toute hypothèse de soumettre l’ensemble des témoignages et des argumentations à l’épreuve d’une sémantique appropriée.
2. Retour aux faits
Acteur unique ou groupe de conjurés, méthodes employées, préliminaires et préparation de l’attentat, circonstances et déroulement de l’acte, réactions du prince et de son entourage, sort immédiat fait au régicide, tous ces aspects de l’événement pourront être ici étudiés.
Au-delà d’une évidente diversité de situations et de typologies des plus variées, des études comparatives s’imposent et invitent au croisement des monographies existantes, à l’étude de la structure même des événements observés et des acteurs qui s’y trouvent mêlés, volontairement ou non. Sans oublier la figure de l’assassin, dont il convient d’apprécier –ou du moins de tenter d’apprécier- le degré d’importance objective.
3. Les lendemains
Les lendemains de l’événement –que son issue soit celle escomptée ou que la tentative ait échoué- sont parfois surprenants, y compris pour certains des acteurs du drame : Ravaillac s’attendait à une ovation populaire… on sait qu’il n’en fut rien et que l’opinion méfiante à l’égard de son roi allait basculer en un jour.
L’assassinat du prince produit en effet rarement tous les effets attendus par ceux qui l’ont tramé, comme par ceux qui le redoutaient. Des intérêts insuffisamment pris en compte se font jour, les retournements de fortunes et d’alliances ne sont pas rares. D’aucuns y voient autant d’occasions offertes sous la plume du chroniqueur ou sous celle du polémiste, en vue de la moralisation de la vie politique et de la destinée des grands.
Qu’elles soient politiques, sociales, religieuses ou économiques, les multiples conséquences d’un régicide se doivent d’être analysées dans le contexte spécifique de chaque pays, mais sans oublier d’en appréhender la portée européenne, le retentissement de l’événement, les modes et délais de diffusion de cette nouvelle, l’accueil qu’elle reçoit.
Par tous ces aspects, l’enquête sur les lendemains du crime s’avère en tous cas aussi complexe que celle sur ses préliminaires.
4. La figure du régicide
Le terme même de « régicide  » désignant aussi bien l’acte que son auteur, il importe de placer au centre de la réflexion l’acteur principal de l’événement. Peut-on, à travers les éléments biographiques avérés, les récits, les pièces de procédures et archives diverses, composer une « figure du régicide  » ? Faut-il se tourner vers les arts et en particulier vers la littérature pour voir se dessiner cette figure et son image de solitude ? Dans la recherche des sources écrites, il paraît en tout cas utile de reconsidérer non seulement les sources doctrinaires ou polémiques mais aussi les écrits même modestes des assassins eux-mêmes, ou encore les allusions faites à leur geste dans des contextes historiques et littéraires même très éloignés.
Communications de 25 minutes maximum.
Les propositions de communication composées d’un résumé de 5 à 10 lignes, assorti d’une brève note biographique doivent être adressées sous forme électronique à Isabelle Pébay-Clottes (isabelle.pebay@culture.gouv.fr) avant le 30 avril 2009.
L’appel à communication est joint à l’article au format word.
Illustration : Assassinat d’Henri IV (source : Wikimedia Commons).
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