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Parcours de romans et mutations éditoriales au XVIe siècle : l’étape lyonnaise

Journée d’étude de l’association RHR (Réforme Humanisme Renaissance) organisée par Pascale Mounier, Anne Réach-Ngô et Mathilde Thorel Lyon, samedi 1er juin 2013

lundi 18 juin 2012, par Blandine Perona

Si le genre romanesque connaît un essor en France à la Renaissance, cela tient
largement à la circulation des textes et aux réseaux de production et de diffusion rendus
possibles par l’activité des imprimeurs-libraires. Secondés par les traducteurs, ces derniers
livrent au public des œuvres médiévales françaises, des textes étrangers plus récents et des
créations d’auteurs contemporains. Par les textes sélectionnés et la version initiale choisie, par
la langue-cible adoptée et par le dispositif typo-iconographique mis en œuvre, ils configurent
l’œuvre selon les attentes du lectorat tout en infléchissant, par le renouvellement des pratiques
de lecture qu’ils suscitent alors, la mode littéraire et les goûts du public. Parallèlement à
l’entreprise imaginative des auteurs et à l’activité codifiante des théoriciens, les stratégies des
éditeurs témoignent ainsi de la perception d’un genre complexe à un moment crucial de son
histoire littéraire.
Or les pratiques éditoriales varient non pas seulement d’une période à l’autre, d’une
œuvre à l’autre, mais également suivant l’identité topographique des divers centres de
publication. Le zoom optique effectué sur les mutations d’un roman particulier, envisagé à la
lumière de son devenir éditorial, permet de mettre au jour le rôle de ces travailleurs de
l’ombre suivant leur appartenance à des circuits de production géographiquement déterminés.
La ville de Lyon, notamment, en tant que carrefour éditorial et culturel des plus actifs, offre
un terrain d’observation particulièrement fécond de ces mutations, ce dont rend compte la
base en ligne Éditions Lyonnaises de Romans (ELR), qui rassemble des données relatives au
paysage éditorial de Lyon entre 1501 et 1600. C’est à l’exploration de cette « étape
lyonnaise » que l’on voudrait consacrer cette journée d’étude qui s’attachera à examiner, par
l’analyse de quelques « parcours de romans », la participation des milieux éditoriaux lyonnais
à l’évolution du roman au cours du XVIe siècle.

Après une table ronde consacrée aux romans publiés à Lyon au XVIe siècle, qui a
donné lieu à la publication d’un numéro thématique de la revue RHR en décembre 2010, on
souhaiterait que la complémentarité des diverses contributions de cette journée permette de
dresser un premier panorama de la dynamique lyonnaise qui anime la circulation des textes
romanesques. Pour ce faire, on privilégiera les études de cas, d’un unique roman ou d’un
ensemble de textes gouvernés par une cohérence thématique ou éditoriale, qui porteront sur
un champ géographique (national et européen) et chronologique (des incunables à la fin du
XVIe siècle) large. Il s’agira de prendre la mesure de l’importance quantitative des éditions
lyonnaises dans le rayonnement d’une œuvre, selon son origine (nationalité de l’auteur,
époque de composition, caractérisation sous-générique, traits linguistiques), la variété de ses
lieux d’impression (de Paris à Lyon ou de Lyon à Paris, voire de Lyon à Lyon, mais aussi
suivant des étapes qui font intervenir d’autres centres de production) et son nombre
d’éditions. On s’intéressera notamment à la manière dont les transformations de l’œuvre d’un
centre de production à l’autre (simple réédition à l’identique ou édition plus ou moins
remaniée) en termes d’échanges textuels autant que de concurrence commerciale, concourent
à l’évolution de l’identité du roman étudié.
L’établissement d’une telle cartographie permettra alors de mener une étude
comparative des éditions. D’un point de vue matériel, les éditions lyonnaises présentent-elles
des particularités par rapport à celles des autres villes du royaume ou des autres centres
européens ? Quelles modifications apportent-elles aux éditions antérieures, françaises ou
étrangères ? Quelle forme donnent-elles aussi à un texte dont elles ont la primeur de
l’impression, qu’il s’agisse d’une création nationale ou d’une traduction d’un original italien
ou espagnol ? Quel programme de lecture le dispositif péritextuel et les orientations
stylistiques contribuent-ils à suggérer auprès de leurs nouveaux lecteurs ?
Ces interrogations favoriseront une réflexion sur la portée interprétative des mutations
éditoriales repérées. On s’interrogera notamment sur l’existence de politiques propres à Lyon
afin d’identifier la contribution des presses locales au développement du roman français de la
Renaissance. Peut-on voir s’esquisser une pratique interventionniste à l’échelle d’un ou de
plusieurs ateliers lyonnais ? L’influence de ces derniers se fait-elle sentir pour des sous-genres
narratifs particuliers à certaines périodes, ce que des chronologies différentielles sont à même
de signaler ? Plus globalement, quels auteurs, quels modèles narratifs et quelles thématiques
la ville de Lyon a-t-elle tendance à privilégier ? Autant de questions susceptibles de mettre en
perspective les informations bibliographiques que la base ELR contient déjà − tableau
synoptique des éditions et fiches signalétiques associées à chaque roman − et d’enrichir celle-
ci par de nouvelles analyses.

Les propositions de communication, individuelle ou collective, portant sur un roman
singulier ou sur un corpus plus vaste de romans, sont à adresser conjointement à
mounier.pascale@wanadoo.fr, anne.reachngo@yahoo.fr et mathilde_thorel@yahoo.fr avant le
30 septembre 2012, assorties d’une brève présentation bio-bibliographique.
La liste des éditions lyonnaises de romans qui constituera le socle de cette journée
d’étude et l’ensemble de la base ELR sont consultables sur le site de l’association RHR.

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