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Allégorie et symbole : voies de dissidence ? (De l’Antiquité à la Renaissance).

Sous la direction d’Anne Rolet (Rennes, 2012).

jeudi 12 juillet 2012, par Guillaume Berthon

Allégorie et symbole : voies de dissidence ? (De l’Antiquité à la Renaissance), sous la direction d’Anne Rolet, Rennes : Presses Universitaires de Rennes, coll. « Interférences », 2012. 597 p.
Prix : 24 EUR.

Présentation de l’éditeur :

Si l’espace et la médecine sont le berceau de ses significations, la dissidence nous semble toutefois plus familière lorsqu’elle prend la forme des révolutions politiques et des hétérodoxies religieuses. Mais lorsqu’elle touche aux goûts et aux mœurs, au refus du conformisme, à l’expression ouverte de l’originalité voire de la marginalité, elle nous rappelle qu’elle peut s’emparer par mille manières détournées de tous les champs épistémologiques établis ou s’attaquer à toutes les manifestations consensuelles de la vie intellectuelle, artistique et sociale. Il devient dès lors pertinent de découvrir comment elle se comporte face aux modes d’expression et d’interprétation si durablement et si largement répandus dans la culture européenne que furent, à l’instar du mythe, le symbole et l’allégorie. La dissidence a-t-elle vu en eux des voies (ou voix ?) privilégiées pour occulter des idéaux réprouvés, leur garantissant ainsi une diffusion plus sûre et une efficacité accrue, au prix d’une stratégie de séduction ? Les a-t-elle méprisés comme inaptes à traduire la violence de la sédition, comme impropres à restituer les subtilités doctrinales, comme trop sclérosés pour prendre en charge les bouleversements de la nouveauté ? Ou les a-t-elle superbement ignorés, jugeant que, sans danger pour elle, ils ne lui étaient d’aucun profit non plus ? On se demandera même si la dissidence ne serait pas au cœur même des constituants du symbole et de l’allégorie, affectant leur belle unité d’une fracture qui les déstabilise.

Les études réunies dans le présent volume abordent de front ces interrogations et celles, plus nombreuses encore, que soulève l’association de ces trois notions, de l’Antiquité à la Renaissance, et qui n’avait pas, jusqu’à présent, fait l’objet d’une approche d’ensemble. Historiens, historiens d’art et historiens des religions, philologues et philosophes, spécialistes de littérature et musicologues croisent ici leurs approches.

Anne Rolet est Maître de Conférences en langues et littératures latines et néo-latines à l’Université de Nantes et membre de l’Institut Universitaire de France. Elle a dirigé le volume Protée en trompe-l’œil. Genèse et survivances d’un mythe, de l’Antiquité à la Renaissance, publié aux PUR en 2010.

Table des matières

Introduction :

Anne Rolet

Le symbole et l’allégorie : vecteurs et voiles de la dissidence ou phénomènes dissidents ?

Première partie : L’allégorie, mode de construction des oppositions politiques, intellectuelles et artistiques dans l’Antiquité

Stavroula Kefallonitis : L’allégorie chez les historiens grecs anciens : une figure marginale ?

Gilles Sauron : Un anticonformiste romain : Q. Lutatius Catulus, cos. 102 a. c.

Jacqueline Fabre-Serris : Usages conjugués de l’image et de l’allégorie chez Ovide : la foudre et l’Envie dans les Remèdes à l’amour (371-398) et dans la littérature d’exil (Tristes, Pontiques et Contre Ibis)

Christophe Badel : L’allégorie, une arme de l’opposition politique sous les Césars (1er s. ap. J.-C) ?

Deuxième partie : Lectures philosophiques de l’allégorie antique : la contestation de la tradition

Alain Gigandet : La critique épicurienne de l’exégèse allégorique

Bernard Pouderon : Le vocabulaire de l’allégorie chez Héraclite le Pontique : entre conservatisme, apologétique et polémique

Juliette Dross : Orthodoxie, hétérodoxie et dissidence : les rapports entre la philosophie et la pauvreté dans les allégories romaines impériales (Sénèque, Apulée, Marc Aurèle)

Troisième partie : Le symbole et l’allégorie dans la confrontation entre références païennes et culture judéo-chrétienne

Ilaria L. E. Ramelli : Ancien christianisme et langage symbolique comme signe de dissidence

Marie-Françoise Baslez : Entre dissidence et résistance : la symbolique des supplices dans l’Orient hellénisé d’après les récits juifs de martyre

Eugenio Amato : Discours figuré et allégorie chrétienne dans la production « profane » de Procope de Gaza : vin eucharistique et doctrina arcani

Vincent Zarini : Allégorie et « dissidence » dans la Paraenesis didascalica d’Ennode de Pavie

Quatrième partie : Nouvelles sensibilités spirituelles et mutations du langage allégorique à l’époque médiévale

Sylvain Piron : Allégories et dissidences médiévales

Marylène Possamai-Pérez : L’Ovide moralisé : une traduction « dissidente » des Métamorphoses d’Ovide ?

Juan Carlos D’Amico : Allégorie et dissidence au XIVe siècle : Cola di Rienzo et la personnification de Rome

Cinquième partie : Allégorie plastique, allégorie littéraire dans les controverses religieuses du xvie siècle

Edith Karagiannis-Mazeaud : L’Europe des signes : les Grecs, figure de la dissidence au temps de la Pléiade et d’Etienne Pasquier

Antonella Fenech Kroke : Réflexions autour des fresques vasariennes de Santa Maria di Monteoliveto (Naples) : personnification et hétérodoxie religieuse

Estelle Leutrat : De l’âge d’or aux plaisirs mondains : le cycle des mois d’Etienne Delaune et de la rue Montorgueil. À propos du mois de mai

Sixième partie : L’allégorie à la Renaissance, arme des dissidences

Stéphane Rolet : Un pileus et deux poignards : les symboles immuables du tyrannicide, du denier de Marcus Iunius Brutus à la médaille de Lorenzino de Médicis

Guillaume Cassegrain : Allégorie, donc. Humour et culture savante dans la peinture du Cinquecento

Philip Ford : Allégorie et homoérotisme dans la poésie narrative de Ronsard

Agnès Guiderdoni : Modes de penser allégoriques au début du xviie siècle au service des sciences : dire et masquer la nouveauté

Septième partie : Dissidence et circulation géographique de l’allégorie à la Renaissance

Rosanna Gorris Camos : « Sotto un manto di gigli di Francia » : poésie, allégorie et emblèmes de la dissidence entre Ferrare et Turin

Valentina Sebastiani : Sous le signe du Kairos. Édition et érudition a Bâle au service d’Érasme de Rotterdam.

Olivier Pot : Hercule à la croisée des chemins ou les métamorphoses de l’âne-Pégase. Avatars de l’allégorie de Rabelais à Giordano Bruno

En guise de point d’orgue…

Pierre Maréchaux : Allégories cellulaires dissidentes chez Liszt, lecteur de Dante : au fil des sens cachés d’une Psychomachie musicale

Résumés des communications (en français et en anglais)

Les auteurs

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