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La théorie subreptice : usages de l’anecdote dans la théorie théâtrale, de la Renaissance aux Lumières.

Vendredi 14 mars et samedi 15 mars 2008 (Paris IV).

mercredi 27 février 2008, par Panurge

Colloque du Groupe de Recherches sur les Littératures de l’Antiquité aux Lumières organisé par François Lecercle, Sophie Marchand et Zoé Schweitzer.

Avec le concours de l’École doctorale 3 de l’Université Paris IV, du Centre de Recherches en Littérature Comparée de l’Université Paris IV, et du Centre de Recherches sur l’Histoire du Théâtre de l’Université Paris IV.

Texte de présentation.

Texte rédigé par les organisateurs :

« Vers la fin du XVIIIe siècle, les anecdotes dramatiques commencent à faire l’objet de compilations ou de publications autonomes (Anecdotes dramatiques de Clément et Laporte, 1775) mais elles ont depuis longtemps acquis leur place dans les poétiques, les histoires du théâtre et les compilations doxographiques. Elles ne sont pas pour autant reconnues comme des éléments essentiels du discours théorique. Servandoni d’Hannetaire, en 1774, choisit d’intégrer dans ses Observations sur l’art du comédien ces « sortes d’historiettes », qui « pourront non seulement égayer un peu le sérieux des préceptes, mais encore leur donner plus de force », tout en précisant cependant que « ce sont de ces choses trop indifférentes par elles-mêmes pour devoir y apporter une scrupuleuse attention ».

C’est sur le postulat inverse que se fonde notre démarche : l’anecdote n’est pas purement anecdotique, elle est la manifestation ou l’illustration d’une théorie subreptice – qui excède parfois l’intentionnalité de celui qui la rapporte. Qu’elle se présente comme isolée ou insérée dans un réseau de fragments narratifs relatant des faits de la vie théâtrale ou de la biographie des agents du spectacle, elle dit quelque chose sur le théâtre, autrement que ne le font les traités ou les discours abstraits. Que nous enseigne-t-elle, précisément ? Sur quoi et selon quelles modalités ? En quoi sa forme spécifique permet-elle ou accompagne-t-elle un renouvellement des questionnements théoriques ? Quels rapports entretient-elle avec les discours dogmatiques contemporains ou antérieurs ? Peut-elle, à l’instar de l’anecdote historique, redéfinie au XVIIIe siècle comme « clef secrète de l’histoire », révéler quelque chose qui, jusque-là, demeurait impensé, voire impensable ?

Ce sont ces questions que nous aimerions aborder, à partir d’un corpus d’anecdotes théâtrales allant de l’Antiquité à la fin du XVIIIe siècle et emprunté à toutes les traditions européennes. On pourra, au choix, suivre le cheminement d’une anecdote particulière, dans le temps et dans l’espace, en étudiant ses modifications et les variations de son interprétation, ou bien se demander comment les anecdotes rendent compte d’une problématique théorique précise. On pourra également analyser les fonctions du recours à l’anecdote au sein d’un corpus particulier ou d’une forme spécifique de l’écriture théorique. On pourra enfin s’interroger sur le principe de la collection et de la compilation des anecdotes, et étudier les diverses modalités d’ancrage de l’anecdote dans le discours sur le théâtre.

Ce colloque s’inscrit dans un cycle de réflexions menées au sein du GRAL (C.R.L.C. – Paris IV) sur les rapports entre anecdotes et théorie. Une journée d’études consacrée aux anecdotes démonologiques a eu lieu à la Sorbonne le 5 mai 2007. Un autre colloque traitera, à l’automne 2008, de l’anecdote picturale. Un dernier traitera, en 2009, de l’anecdote dans les textes philosophiques et scientifiques. »

Vendredi 14 mars

Maison de la Recherche, Salle des Conférences

14 mars, matin : Anecdotes et théorie

Première session

9 h. Ouverture du colloque.

9 h 15 : Sophie Marchand (Fondation Thiers – C.N.R.S.) : « Le sens de l’anecdote »

9 h 40 : Sabine Chaouche (Oxford) : « Le théâtral au miroir des anecdotes dramatiques du XVIIIe siècle ».

10 h 05 : Patrizia de Capitani (Université de Grenoble III) : « L’anecdote dans la théorie dramatique de la Renaissance italienne ».

10 h 30 Discussion et pause.

Deuxième session

11 h 15 : Sylviane Leoni (Université de Bourgogne) : « Expérience sensible et théorie grise dans le métadiscours théâtral au XVIIIe siècle ».

11 h 40 : Pierre Frantz (Université Paris IV) : « Les anecdotes dans le Paradoxe sur le comédien de Diderot ».

12 h 05 : Discussion.

Déjeuner.

14 mars, après-midi : Anecdotes et acteurs

Troisième session

14 h : Jean-Yves Vialleton (Université de Grenoble III) : « Quatre catégories de l’anecdote sur le comédien classique (illusion, imitation, expression, métamorphose) et leurs étymons ».

14 h 25 : Véronique Lochert (Université de Mulhouse) : « La rivalité entre auteurs et acteurs dans les anecdotes dramatiques : un laboratoire théorique pour l’art du comédien ».

14 h 50 : Clotilde Thouret (Université Paris IV) : « Actrices et spectatrices dans la théorie théâtrale et les polémiques au XVIIe siècle ».

15h15 : Discussion et pause.

Quatrième session

16 h 00 : Zoé Schweitzer (Université de Lille) : « Une approche des rapports entre réel et fiction dans quelques anecdotes sur les acteurs ».

16 h 25 : Guillaume Navaud (Université de Nice) : « Polos et l’urne d’Électre : paradoxes sur le comédien ».

16 h 50 : Laurence Marie (Université d’Angers) : « Le comédien et le peintre : les anecdotes consacrées au comédien David Garrick, théorisation ludique de l’imitation scénique »

17h 15 : Discussion.

Samedi 15 mars

Maison de la Recherche, Salle D040.

15 mars, matin : Morale et politique

Cinquième session

9 h 00 : François Lecercle (Université Paris IV) : « De l’usage de l’anecdote dans quelques traités et pamphlets contre le théâtre ».

9 h 25 : Anne Teulade (Université de Nantes) : « De la controverse sur le théâtre à la réflexion sur l’illusion dramatique : l’anecdote du mari trompé dans le traité de Luis Alfonso de Carvallo, El Cisne de Apolo (1602) ».

9 h 50 : Adrien Walfard (Université Paris IV) : « Les larmes d’Alexandre de Phères prouvent-elles l’utilité morale du théâtre ? ».

10 h 15 : Discussion et pause.

Sixième session

11 h 00 : Enrica Zanin (Université Paris IV) : « L’anecdote de saint Genest : pour une hagiographie du théâtre ».

11 h 25 : Yan Brailowsky (Université Paris X) : « Politique de l’anecdote, ou l’histoire secrète du théâtre élisabéthain ».

11 h 50 : Discussion.

Déjeuner.

15 mars, après-midi : Au miroir de l’anecdote

Septième session

14 h : Karine Abiven (Université Paris IV) : « L’anecdote dramatique : une image de l’influence mondaine sur la pensée de la comédie au XVIIe siècle ».

14 h 25 : Hirotaka Ogura (Université Sophia – Tokyo) : « Anecdotes dramatiques autour de Racine ».

14 h 50 : Renaud Bret-Vitoz (Université Toulouse II) : « Les lettres de Voltaire sur les spectacles : théorie et pratique théâtrales au fil de la correspondance ».

15 h 15 : Discussion et pause

Huitième session

16 h : Solveig Serre-Barrucand (Institut de recherches sur le patrimoine musical en France) : « Au miroir des Anecdotes dramatiques : histoire(s) de l’Académie royale de musique dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle ».

16 h 25 : Bernard Franco (Université Paris IV) : « Valeur anecdotique de l’anecdote : Kleist et le théâtre de marionnettes ».

16 h 50 : Discussion.

Pot de fin de colloque.

Informations pratiques :


Vendredi 14 mars et samedi 15 mars 2008 à la Maison de la Recherche de l’Université Paris IV, 28 rue Serpente, 75006 Paris ; 9 h – 18 h.

Renseignements.

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