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Passeurs de Textes II. Gens du livre et gens de lettres à la Renaissance.

27 juin-1er juillet 2011 (Tours, CESR).

samedi 18 juin 2011, par Guillaume Berthon

Passeurs de Textes II.

Gens du livre et gens de lettres à la Renaissance

(savants, traducteurs, imprimeurs, colporteurs, voyageurs).

Présentation

Un « passeur » a pour mission de faire franchir un obstacle, de transporter, de façon plus ou moins licite ou
clandestine, quelqu’un ou quelque chose – en l’occurrence un texte, nécessairement incarné dans une matérialité,
celle que lui donne en particulier le livre, manuscrit ou imprimé. Dans la mesure où, à la Renaissance, c’est par
les textes que circulent et se transmettent les nouveaux savoirs, qu’ils soient issus de découvertes empiriques
(Nouveau Monde notamment) ou de la redécouverte des textes antiques, il peut être fructueux de revenir sur les
questions suivantes : comment et sous quelle forme ces textes ont-ils circulé ? Comment ont-ils pu franchir les
frontières géographiques, mais aussi les barrières linguistiques ou mentales ? Quels itinéraires ont-ils empruntés
et quel a été leur impact sur le public européen ? Quels ont été les acteurs, les transmetteurs, les passeurs de ces
textes divers ? Pourquoi et comment ont-ils joué ce rôle ?

Dans le prolongement de la réflexion engagée, à l’occasion du colloque international intitulé Passeurs de
textes : imprimeurs et libraires à l’âge de l’Humanisme
(CESR / École des Chartes, avec la collaboration de la
BSG et du Musée de la maison d’Érasme, Paris, 30-31 mars 2009), sur les protagonistes de la transmission des
savoirs à la Renaissance, ce nouveau volet se propose d’élargir l’enquête à un spectre plus large, qui engloberait
non seulement les imprimeurs et les libraires, mais également les voyageurs et les colporteurs, les savants, les
philologues et les traducteurs. Il s’avère en effet que de multiples érudits, collectionneurs, artistes et artisans
ont contribué, à l’intérieur comme à l’extérieur des ateliers des libraires, à la circulation des textes, façonnant
peu à peu le patrimoine commun de la culture de la Renaissance.

Tous ces acteurs du livre, en dépit de leurs différences, voire de leurs divergences, partagent
le geste commun du « passeur », qui met à disposition du public, parfois à grands frais et à
grands risques, un texte susceptible de participer à la culture renouvelée qui s’élabore alors.
Véritables médiateurs, ils apparaissent autant comme ceux qui construisent ou recueillent
un héritage (textes nouveaux ou textes anciens remis en lumière, traduits, commentés)
que comme ceux qui le transmettent. Passer le savoir, c’est produire ces objets par
lesquels le savoir se donne ; c’est en permettre la circulation sociale, culturelle,
géographique. Alors que le premier volet de la réflexion questionnait le rapport
de ces passeurs à l’humanisme, ce colloque aurait l’ambition d’interroger, loin de
toute tentation purement biographique, le statut de ces « passeurs de textes »,
acteurs souvent obscurs, dans le champ particulier de la République des lettres
au XVIe siècle : ils se situent, pour reprendre des termes empruntés à Bourdieu, au
carrefour d’une « logique culturelle et d’une logique économique ». Les études
de cas tenteront de mieux déterminer les lignes de partage ou les tensions qui
peuvent naître entre ces deux logiques. Quel rôle ces passeurs jouent-ils par
rapport aux textes antiques, par rapport aux auteurs contemporains, ou même
les uns par rapport aux autres ? Quels critères les guident-ils dans le choix des
textes qu’ils mettent en lumière ? Sollicitent-ils, provoquent-ils ou traduisent-ils
les souhaits des autres ? S’agit-il pour eux de servir un savoir acquis ou de
conquérir de nouveaux publics ?
Centre d’Études Supérieures de la Renaissance, École nationale des chartes
avec le soutien de l’UFR Lettres & Langues, Université François-Rabelais de Tours

On pourra également questionner le lieu de savoir singulier qu’ils construisent, que ce soit dans l’officine du
libraire, lieu de production du savoir, voire de rencontres érudites, ou par le biais des réseaux, espaces de diffusion
de ce savoir -réseaux aussi bien commerciaux que politiques et institutionnels, culturels ou académiques. Il
s’agira tout autant de dessiner des lieux matériels que de saisir un espace social et culturel, où des cercles d’acteurs
se déploient selon une géométrie variable, en contribuant chacun selon son rôle, son savoir et son savoir-faire ou
sa technique, à la mise en commun et à la diffusion d’une nouvelle culture.

Une place particulière sera accordée à un « passeur de textes » singulier, dont 2011 voit la célébration nationale.
Il s’agit de Claude Garamont, graveur et fondeur de caractères à l’origine des fameux « Grecs du Roi » et de la
célèbre police « Garamond », qui a fait l’objet de nombreuses réinterprétations à l’époque contemporaine. Outre
la postérité de Claude Garamont, il s’agira de procurer un état de la science le concernant, mais aussi d’étudier
à nouveaux frais, à travers le vaste réseau qu’il a tissé, les figures plus ou moins explorées de Conrad Néobar,
Pierre Du Châtel, Ange Vergèce, Christophe Plantin, Antoine Augereau et bien d’autres encore. La journée
spécifiquement dédiée à Garamont permettra en outre de réfléchir aux inventions et aux choix typographiques
du temps, ainsi qu’à leur influence sur la transmission des textes : le caractère ne permet-il pas, lui aussi, à sa
manière, de faire passer les textes ?

Programme des journées

Lundi 27 juin

Lectio inaugurale.

Mardi 28 juin :

Matin : Passeurs de textes médicaux
Après-midi : Textes et savoirs techniques

Mercredi 29 juin

Matin : La Réforme et ses passeurs
Après-midi : Textes (et) voyageurs

Jeudi 30 juin

Matin : Traducteurs et philologues
Après-midi : Livres et libraires

Vendredi 1er juillet

Matin : Claude Garamont et ses contemporains
Après-midi : Claude Garamont et sa postérité

Pour le programme détaillé des interventions, voir le document joint.

Informations pratiques


Colloque organisé par Christine Bénévent, Isabelle Diu & Chiara Lastraioli.

Accueil au Centre d’Études Supérieures de la Renaissance
59, rue Néricault-Destouches 37000 Tours

Séance inaugurale : Site Tanneurs,
3 rue des Tanneurs - 37000 Tours

Accès aux conférences :
10 € la semaine/ 5 € la journée/ Gratuit pour les étudiants
Les droits d’inscription seront à régler à Tours dès l’ouverture du colloque.

Renseignements complémentaires :
Centre d’Études Supérieures de la Renaissance
Université François-Rabelais, Tours
59, rue Néricault-Destouches BP 11328 - 37013 Tours cedex 1
Téléphone : (+33)(0)2-47-36-77-61 Fax : (+33)(0)2-47-36-77-62
Courriel : emilie.rolleau@univ-tours.fr
http://www.cesr.univ-tours.frhttp://umr6576.cesr.univ-tours.fr

Voir en ligne : Page consacrée au colloque sur le site du CESR

Documents joints

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