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Sonnet et arts visuels : références, convergences, interactions.

Appel à contributiuon expirant le 30 novembre 2008

lundi 7 juillet 2008, par Antoine Roullet

Comité scientifique : Annick Duny (Université Paris 8), Bertrand Degott, (Université de Besançon), Bénédicte Mathios, (Université Blaise Pascal)

Le sonnet est devenu au fil de son histoire, comme le démontrent François Jost dans Le sonnet de Pétrarque à Baudelaire (1989) et récemment André Ughetto dans Le sonnet, une forme européenne de poésie (2004), une forme ou un genre, c’est selon, européens, aux résurgences et aux éclipses multiples, selon les pays et les histoires. Or nous souhaiterions proposer dans ce volume une approche européenne centrée sur une problématique spécifique, en nous demandant en quoi la référence ou la réponse aux arts (la peinture -portrait, paysage, abstraction-, le dessin, la sculpture, l’architecture, le cinéma…), l’inclusion de l’art (non pas strictement ekphrastique) dans le langage poétique d’une forme codifiée mais évolutive telle que le sonnet agissent sur l’évolution de ce genre et sur son écriture. Ce futur ouvrage a pour objet, dans une perspective pluriculturelle, de rendre compte de phénomènes de références, de convergences, d’interactions entre les arts et le sonnet à l’époque ancienne et à l’époque contemporaine. Les approches les plus variées sont envisageables, depuis le poème ou depuis l’oeuvre plastique, ou en prenant conjointement le poème et l’oeuvre pour supports de l’analyse.

Des exemples de toutes les cultures européennes seront admis afin de rechercher quelle part est donnée, à l’époque ancienne puis contemporaine aux arts plastiques au sein de ce genre ancien, que sa « généricité modulatrice » (J. M. Schaeffer) autorise, entre autres, à côtoyer d’autres arts, parfois dès des périodes lointaines, par exemple dans les sonnets de Shakespeare, ou plus récemment chez Dante Gabriel Rossetti [1]. Les exemples abondent également dans le monde hispanophone, par exemple, chez Rubén Darío, poète moderniste, la référence à la peinture est omniprésente. Au XXe siècle, dans certaines oeuvres des auteurs de la génération de 27, Rafael Alberti, Jorge Guillén, Gerardo Diego et d’autres, on trouve des cas de sonnets où l’allusion à la peinture et aux autres arts modifie la forme traditionnelle du sonnet, ainsi dans le poème « Cuarto de baño » de Gerardo Diego, La naissance de Vénus de Botticelli se superpose à la représentation d’une femme dans une salle de bain contemporaine, ce qui entraîne une interaction entre langage poétique et représentations visuelles d’un même motif. Dans le recueil de Rafael Alberti de 1945, A la pintura, le vers libre cohabite avec des sonnets qui rappellent les différents aspects techniques de la peinture, comme la perspective ou le clair-obscur…Chez Blas de Otero dans le recueil Ancia (1958), un tableau, la Vénus de Giorgione, de visuelle, devient sonore, quand la déesse, évoquée par l’allitération en « s » se transforme en : « sable de seda que se evade, aísla » (« sabre de soie qui s’évade, isole »)…Ángel González, dans son premier recueil, Áspero mundo (1956), transpose, avec des implications psychologiques que les tableaux permettent seulement d’imaginer, une Danaé quelque peu indifférente à son destin…Dans la poésie espagnole actuelle, depuis les années 70, les références picturales ne sont pas en reste dans le mouvement « Novísimo ». Le culturalisme caractérisant ces poètes, qui touche tous les arts, resurgit dans des sonnets qui réapparaissent dans le paysage poétique espagnol au même moment, plus encore dans les années 1980. Ainsi peut-on citer les sonnets du recueil de Jaime Siles, Columnae [2] (1987), ou encore ceux qui composent le recueil de Luis Antonio de Villena, Desequilibrios (2004), où les poètes intègrent voire allient à leur propre conception du sonnet l’architecture, la peinture, les portraits, les paysages…

Le sonnet portugais (Camões, de Carneiro…), le sonnet italien (Pétrarque, D’Annunzio, Gozzano…), le sonnet français (Ronsard, Mallarmé, Guillevic, Roubaud…), le sonnet anglais (Shakespeare, Wordsworth, Hopkins…), le sonnet allemand (Schlegel, Rilke, Brecht…) , le sonnet russe (Pouchkine, Lermontov…), le sonnet grec (Kapsalis…), et autres, dont les évolutions respectives sont différenciées par l’histoire culturelle des pays, possèdent également des liens avec les arts visuels qui évoluent au fil du temps. Les articles proposés devront faire part de ce lien et de son incidence sur l’écriture et sur l’existence du sonnet.
Les propositions d’articles devront parvenir à l’adresse ci-dessous avant fin novembre 2008. Elles seront ensuite sélectionnées jusqu’en mars 2009 et les articles choisis devront être rendus en novembre 2009 pour une publication courant 2010.

Les propositions doivent comprendre les coordonnées de l’auteur (nom, institution de rattachement et adresse électronique), le titre et un résumé d’une quinzaine de lignes.

Responsable : Bénédicte MATHIOS

Adresse : Université Blaise Pascal Département d’Espagnol 34 av. Carnot, 63000 Clermont Ferrand

Notes

[1Analysés dans le volume de textes réunis par Bertrand Degott et Pierre Garrigues, Le sonnet au risque du sonnet, Paris, L’Harmattan, 2006.

[2Columnae, Madrid, Visor, 1987.

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