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Séminaire « Diptyque  » Dynamiques herméneutiques

Le discours mystique et la question du langage (Moyen Âge et Renaissance)

Université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense Centre des Sciences de la Littérature Française

lundi 6 janvier 2014, par Blandine Perona

Le séminaire « Diptyque  » est un lieu de rencontre interdisciplinaire entre chercheurs médiévistes et
seiziémistes, intéressés par la question des dynamiques herméneutiques mises en œuvre sur la longue
durée, entre le XII e siècle et l’automne de la Renaissance. Le « diptyque  » symbolise la perspective de
dialogue qui doit s’établir entre les deux périodes considérées, en vue d’apporter des éclairages et des
réponses spécifiques aux questions retenues pour l’étude commune.
Il s’adresse aux chercheurs de ces périodes, aux doctorants dont il entend favoriser la formation et à
toute personne intéressée par les problématiques développées au cours du séminaire. Les travaux
présentés et discutés feront l’objet d’un volume d’études synthétiques sur les thèmes choisis.
Apparu au XII e siècle, le discours mystique s’offre comme l’une des dynamiques herméneutiques
majeures de la période qui mène jusqu’au premier XVII e siècle. Il constitue un véritable carrefour, dont
l’intelligibilité se déploie autour de quatre pôles, pour former ce que P. Gire nomme un carré mystique.
Tandis que le premier pôle concerne la révélation biblique, le second ressortit àl’institution religieuse,
dont la réalité médiatrice se caractérise àla fois par une force de transmission et par une capacité de
contrainte (ce que montre par exemple la condamnation de Marguerite Porete, exécutée àParis en 1310).
Le pôle du sujet en transformation est fondamental, si l’on songe que la mystique est souvent définie
comme « connaissance expérimentale de Dieu  » (J. Gerson) ou comme « expérience fruitive de l’absolu  »,
qui ne saurait se résumer àune « brà»lure  » : la mystique forme et élabore un langage, dont les liens avec
l’écriture poétique ont souvent été relevés. Tel est le quatrième pôle, milieu privilégié où advient le sens.

Le séminaire « Diptyque  » explorera d’abord ce dernier pôle en examinant le langage mystique sous
plusieurs angles (littéraire, linguistique, historique, philosophique et artistique). Du XII e siècle àl’automne
de la Renaissance, un certain nombre de questions seront abordées, en relation avec la constitution et
l’usage d’un langage mystique.
Celle de la langue en premier lieu : quels sont les idiomes en usage pour l’écriture mystique ? Quel est,
de ce point de vue, le statut du vulgaire face au latin ? Comment dire l’expérience de Dieu en français ?
Comment s’exprime-t-elle dans l’aire rhéno-flamande ou bien au cours du Siècle d’Or espagnol ? Dans
quelle mesure peut-on penser le rapport entre langage mystique et mystique du langage, ainsi que la notion
de « fable mystique  » ? On s’intéressera ensuite àdes modes d’expression en marge du langage (rire, larme,
cri, aphasie, gestuelle) et àla place àaccorder au silence. La notion de langage mystique sera aussi
envisagée dans sa relation aux traditions, aux textes préalables qui forment le terreau nourricier de
l’écriture mystique et aux effets de continuité et de rupture du phénomène. Aussi s’arrêtera-t-on sur les
questions suivantes : les deux traditions que forment la mystique affective et la mystique ontologique suscitent-elles l’émergence de deux grammaires distinctes ? Le Cantique des cantiques constitue-t-il un pré-
texte mystique ? Comment articuler les diptyques que forment respectivement Eckhart et Jean de la Croix,
Bernard de Clairvaux et François de Sales ?
Telles sont quelques-unes des pistes que suivra le séminaire au cours de l’année 2013-2014. Les séances
de travail se dérouleront en R05 du Bt L, àl’Université de Paris-Ouest-Nanterre, les vendredis de 14 à18h
aux dates indiquées ci-après.

Le 22 novembre 2013 — OUVERTURE DU SEMINAIRE

Marie-Christine Gomez-Géraud et Jean-René Valette (Paris Ouest-Nanterre)
Introduction

Cédric Giraud (Nancy 2, IUF), Patrick Henriet (EPHE), François Trémolières (Paris-Ouest-
Nanterre)
Actualité de la recherche : la notion de mystique àl’épreuve du temps

Le 10 janvier 2014 — MYSTIQUE ET LANGUE VULGAIRE

Géraldine Veysseyre (Paris-Sorbonne)
Méditer, en latin ou en français ? Concurrence ou complémentarité des langues savante et vernaculaire àla fin du
Moyen Âge ?

Isabelle Garnier (Lyon 3)
Marguerite de Navarre mystique : prier en français au temps de l’imprimé

L E 7 MARS 2014 — LANGUES MYSTIQUES

Marie-Pascale Halary (Lyon 2)
Parler de Dieu en français au XII e siècle

Maxime Mauriège (Universität zu Köln)
Caractéristiques linguistiques et lexicales de la mystique médiévale (moyen haut-) allemande dite « rhénane  »

Bernard Darbord (Paris-Ouest-Nanterre)
L’espagnol, langue de la mystique

L E 11 AVRIL 2014 — M YSTIQUE DU LANGAGE ET LANGAGE DE LA MYSTIQUE

Éric Mangin (Université Catholique de Lyon)
Maître Eckhart et l’expression mystique de l’impossible

Josiane Rieu (Nice Sophia Antipolis)
La temporalité du langage poétique comme mystère. Réflexions sur quelques recueils spirituels de la fin du
XVI e siècle

L E 16 MAI 2014 — Q U ’ EST - CE QU ’ UNE FABLE MYSTIQUE ?

Cédric Giraud (Nancy 2, IUF) et FrançoisTrémolières (Paris-Ouest-Nanterre)
Lectures croisées de Michel de Certeau

Animation scientifique :
Marie-Christine Gomez-Géraud (mc.gomezgeraudatgmail.com)
Jean-René Valette (jrvaletteatgmail.com)

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